Le 21ème siècle est celui de la normalisation et de la responsabilité sociétale des entreprises. Toute organisation doit prouver qu’elle agit de manière responsable pour gagner une licence sociale sans laquelle, elle ne peut opérer durablement.
Qu’est-ce que la responsabilité sociale des entreprises?

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE), aussi appelée responsabilité sociale des entreprises, est un « concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire ». Énoncé plus clairement et simplement, c’est « la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable ».
D’où vient la RSE?
La RSE résulte de demandes de la société civile (associations écologiques et humanitaires) d’une meilleure prise en compte des impacts environnementaux et sociaux des activités des entreprises, qui est née, notamment, des problèmes d’environnement planétaire rencontrés depuis les années 1970.
Le concept de RSE n’apparaît qu’à partir des années 1960 dans la littérature consacrée aux entreprises (Social Responsabilities of the Businessman de H. Bowen en 1953, et The Responsible Corporation par G Goyder en 1961). Il a depuis fait l’objet d’une élaboration théorique chez plusieurs chercheurs anglophones et francophones (voir, notamment les travaux de l’école de Montréal).
La RSE est donc la déclinaison pour l’entreprise des concepts de développement durable, qui intègrent les trois piliers environnementaux, sociaux, et économiques.
Elle a été à l’ordre du jour du sommet de la Terre de Johannesburg en 2002, auquel ont participé de grandes entreprises des secteurs de l’environnement et de l’énergie.
La RSE tend à définir les responsabilités des entreprises vis-à-vis de ses parties prenantes, dans la philosophie « agir local, penser global » (Rné Dubos). Il s’agit donc d’intégrer le contexte mondial et local dans la réflexion stratégique.
Utilités de la RSE pour les entreprises
La reconnaissance par une entreprise de sa responsabilité sociétale trouvera parfois son origine dans une certaine vision humaniste de ses dirigeants. La mise en oeuvre d’une telle politique présentera toutefois des retombées positives indéniables sous divers angles, quand bien même la démarche aurait été, au départ, désintéressée.
Toute entreprise s’efforce de préserver une image de marque

attirante susceptible de rehausser la loyauté de sa clientèle, d’une part, de drainer et maintenir un personnel de qualité, d’autre part. Tel chef d’entreprise avait fait un appel d’offres auprès de 4 établissements financiers pour un crédit substantiel. Face à des offres quasi-identiques, il sélectionna la banque en fonction de ce qu’il jugeait être la contribution de cette dernière au bien commun.
Dans certains cas, la RSE devient un critère discriminant.
Par ailleurs, sur un marché de l’emploi concurrentiel, toute référence à une politique volontariste de RSE est susceptible de faire pencher le choix du jeune diplômé vers telle ou telle entreprise. Le recrutement, la rétention et la motivation d’un personnel de qualité en seront favorisés.
Lorsque la RSE prend l’aspect de la mise sur pied d’un bénévolat d’entreprise, d’autres retombées positives peuvent être attendues. Le volontariat permet non seulement le développement, chez le bénévole, de certaines aptitudes telles que le sens de l’organisation, le leadership, la communication, la créativité, le sens de la citoyenneté, la prise de conscience de certains problèmes de société mais il permet aussi la création de liens d’amitié et d’estime réciproque entre des personnes d’horizons socio-économiques et culturels différents qui ne se seraient sans doute jamais rencontrées autrement.

Le bénévolat contribue ainsi à la réduction des préjugés et à la cohésion sociale au sein de l’entreprise en permettant à des personnes appartenant à des niveaux de responsabilité différents d’oeuvrer ensemble à des objectifs communs. Il permet, au surplus, d’apprendre à relativiser les difficultés de l’existence et à structurer une partie de son temps libre d’une façon qui ajoute du sens à sa vie.
Le bénévole est principalement motivé par le souhait de contribuer à la construction d’une société plus juste, plus humaine, plus solidaire. Le bénévolat d’entreprise offre donc, dans un cadre professionnel, un engagement social que la carrière ne présente généralement pas.
Les avantages de la RSE pour les entreprises
La mise en place d’une politique RSE apporte, selon la taille de

l’entreprise, de nombreux avantages. Il s’agit de développer des réponses créatives et à valeur ajoutée qui impliquent toutes les parties prenantes de l’entreprise afin de gérer de manière plus efficace les risques éventuels et d’obtenir une plus grande crédibilité et une plus grande confiance de la part de la société.
Meilleure gestion des risques industriels, des accidents de travail
Mieux vaut prévenir que guérir! En améliorant la gestion des risques, qu’ils soient sociaux, environnementaux, juridiques, ou encore économiques, une entreprise peut améliorer sa sécurité et renforcer sa stabilité. Prévoir et gérer les risques est plus simple avec une démarche RSE intégrée.
Même si une entreprise ne fait pas dans le marché de détail, avoir une bonne réputation en matière de RSE sera toujours distinctif !
Un recrutement facilité avec la RSE
L’innovation au cœur de l’entreprise
Identifier ses partenaires, et en trouver de nouveaux

votre démarche environnementale, économique, et sociale, les chances d’attirer des entreprises partageant un regard similaire sur ces responsabilités augmenteront. Les entreprises aux objectifs sociaux et environnementaux semblables peuvent établir des relations d’affaires à long terme qui peuvent s’avérer profitables.
En ouvrant une porte sur l’extérieur, en s’informant sur les pratiques RSE, et en les appliquant, une entreprise est en état permanent de veille. L’entreprise se tient ainsi au courant de l’évolution des choses et se trouve mieux placée pour prévoir quelconques changements.
Conclusion
Une entreprise n’est pas qu’un alignement de cerveaux ; elle constitue aussi une association de cœurs. Si la rigueur intellectuelle s’impose pour analyser chiffres et processus, seule une écoute attentive des besoins permet de motiver les hommes.
Du fait de son caractère libre et non-contraignant, la RSE naît d’une démarche conjointe du cœur et de l’esprit. Ce sont les valeurs de solidarité et de responsabilité des dirigeants de l’entreprise qui détermineront la nature et l’étendue de la RSE.
La RSE révèle la marque d’une certaine humanité qui honore les dirigeants de l’entreprise et constitue un des gages de leur prospérité future.
Plutôt qu’un objectif ou une contrainte, elle apparaît comme la manifestation d’une certaine sagesse et d’une certaine maturité, propres à une époque d’abondance. D’aucuns diront qu’il s’agit là d’un luxe que ne peut se permettre une entreprise luttant pour sa survie.
Sources
Philippe Dembour « Responsabilité sociétale de l’entreprise : objectif ou contrainte ? »
www.societyfocus.be/fr/publications/responsabilitesocietale.doc
Hello olivier,
Merci pour cet article. Avec la RSE, il y a quand même le risque que l’éthique ne soit plus vue que comme une sous-branche du marketing, ou des relations publiques… ça, je ne suis pas certain que ce soit une bonne chose.
On vit quand même à une époque bizarre: on a des personnages politiques actifs au sein des CA de grandes entreprises; et, des capitaines d’entreprises qui sont hyper-préoccupés par leur rôle politique. Qu’est-ce que vous pensez de ce mélange des genres?
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Hola Mathieu,
Désolé pour la réponse tardive :s
La RSE est, de mon point de vue, une bonne chose et toutes les entreprises devraient y prêter attention (en fonction des moyens disponibles).
Mais, comme tu le signales, l’éthique peut être masquée par les actions que prennent certaines entreprises.
Que ce soit au niveau des personnes ou au niveau des entreprises, l’éthique devrait rester associée à leurs actions. Le problème est que certains profitent justement de cette « mode environnementale » et tombent dans le « Greenwashing ».
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